En novembre 2011, la Clinique Générale-Beaulieu était intégrée à la planification hospitalière cantonale et concluait un mandat de prestations avec l’Etat de Genève. Avec le recul et cinq ans d’expérience, le Conseil d’administration a décidé de retirer la Clinique Générale-Beaulieu des listes hospitalières cantonales et de ne plus accueillir de patients AOS en soins stationnaires d’ici à la fin de l’année.
Cette mesure vise deux priorités : celle tout d’abord de faciliter les discussions et les synergies avec le Département de la santé et les HUG dans le but de répondre à des besoins spécifiquement identifiés où des partenariats publics-privés sont possibles. « En faisant le choix de l’autonomie, nous souhaitons établir une base de discussion saine avec l’Etat et développer une collaboration constructive avec les HUG. Il est question de dialogue, de complémentarité et de qualité des soins » relève Raymond Loretan, président du Conseil d’administration.
Cette sortie de liste permet ensuite et surtout de clarifier la position de la Générale-Beaulieu en tant que clinique privée ouverte à tous les assurés pour l’ambulatoire mais réservée aux patients privés et demi-privés pour le stationnaire. Les quotas imposés par l’Etat sur le nombre de patients AOS ne permettent pas une différenciation des admissions par type d’assurés ni d’atteindre le nombre de patients imposés par les sociétés médicales comme gage de qualité.
Les établissements privés genevois hospitalisent chaque année 23'000 assurés de base grâce à leur couverture d’assurance complémentaire, sans pour autant bénéficier du financement cantonal auxquels ils ont droit en qualité de contribuables. Les établissements privés genevois sont pourtant indispensables à la couverture sanitaire du canton.
Le groupe Swiss Medical Network défend, également sur le plan national, le principe de l’égalité de traitement entre patients. En effet, tous payent des impôts, tous payent leur assurance de base et certains étendent leur couverture avec une assurance complémentaire. Or, aujourd’hui encore, le Canton de Genève ne finance 55% des séjours AOS que dans les établissements publics et de manière très limitée dans certaines cliniques privées, refusant ainsi d’honorer ses obligations envers les contribuables genevois assurés en privé avec complémentaire (privé et demi-privé) comme le prévoit la LAMal, laissant aux assurances complémentaires cette charge financière. Il s’agit de deux poids deux mesures pour un même contribuable. En définitive, le contribuable au bénéfice d’une assurance complémentaire paye deux fois cette charge, une fois via ses impôts et une fois via ses primes d’assurance complémentaire. « En sortant des listes, nous sortons de l’ambigüité et clarifions les positions en vue d’approfondir cet important débat pour l’avenir du paysage hospitalier suisse et genevois » conclut Raymond Loretan.